Objets en question au Musée du Quai Branly
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L'EXPOSITION :
L’exposition « Objets en question » se tiendra du 11 février au 22 juin 2025 au Musée du Quai Branly. Cet événement incontournable interroge la définition même de l’objet d’art, en explorant la manière dont les avant-gardes et la recherche scientifique ont bouleversé nos façons de voir et de présenter les œuvres. Si vous souhaitez découvrir comment l’archéologie, l’ethnologie et le surréalisme s’entremêlent pour donner naissance à de nouvelles perspectives sur l’art, pensez à réserver dès maintenant votre billet au Musée du Quai Branly.

Revue Minotaure n°1. Éditions Albert Skira (Paris), 1933. Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
UNE PLONGÉE AU CŒUR DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES
Objets en question s’inscrit dans la période de l’entre-deux-guerres en France. À cette époque, un dialogue foisonnant émerge entre des disciplines traditionnellement cloisonnées : art moderne, archéologie, ethnologie et anthropologie. Les surréalistes, en particulier, s’attachent à interroger la valeur attribuée aux objets : qu’est-ce qu’un objet d’art ? Qu’en dire ? Comment le présenter ? Le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à travers cette exposition, met en lumière les questionnements et les expérimentations qui ont marqué ce contexte historique riche et mouvementé.
Les revues d’avant-garde de l’époque, telles que Cahiers d’art (1926-1965), Minotaure (1933-1939) et Documents (1929-1930), témoignent de ce décloisonnement. À travers leurs pages, des photographies d’œuvres antiques, extra-européennes ou d’art populaire apparaissent sur un pied d’égalité avec les créations d’artistes modernes. Cette audacieuse mise en regard détourne l’autorité de l’histoire de l’art classique pour susciter des rapprochements inattendus et de nouveaux sens. Des figures majeures comme Pablo Picasso, Georges Henri et Thérèse Rivière, André Breton, Michel Leiris, Charles Ratton, Joan Miró, Brassaï, Claude Cahun ou encore Georges Bataille participent à cette effervescence intellectuelle. Tous cherchent à remettre en cause la fonction du musée et la notion même d’“objet d’art”, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches expérimentales.

Statuette féminine, 2700-2300 av. J.-C. Cycladique ancien II (2800-2300 av. J.-C.), 3e millénaire av. J.-C., idole de la variété de Spédos. MA2708, Groupe de Syros (3e millénaire av. J.-C.). Localisation : Paris, musée du Louvre. © Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle
Les multiples facettes de l’objet – qu’il provienne d’un passé lointain, d’une culture non occidentale ou du quotidien – sont mises en scène afin d’interroger les frontières entre art et document.
QUATRE CONSTELLATIONS THÉMATIQUES POUR REVISITER L’OBJET
Pour approfondir ces questionnements, l’exposition Objets en question se déploie en quatre sections clés, conçues comme des constellations. Chaque partie associe œuvres et archives pour offrir un propos à la fois cohérent et surprenant.
Terrains
Le “terrain”, dans le vocabulaire ethnographique, désigne le lieu d’observation et de collecte d’objets : voyage d’étude à l’étranger, visite d’un musée, exploration d’un marché aux Puces… Dans cette constellation, les pièces exposées sont documentées par des notes, des croquis, des photographies ou des films. L’objectif est de montrer comment un objet, parfois dépourvu de son contexte d’origine, suscite l’émerveillement ou devient source d’inspiration. On découvre notamment une statuette cycladique du IIIᵉ millénaire avant notre ère, exemple parfait de la façon dont l’archéologie a nourri l’imaginaire des artistes surréalistes.
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Fouilles
Emprunté à l’archéologie, le terme “fouilles” évoque l’exploration en profondeur : mise au jour progressive des différentes strates du temps. Par extension, cette section met en scène la quête de l’origine cachée d’une civilisation, d’une culture ou d’une œuvre. Les domaines de l’archéologie, de l’ethnologie et de l’art y convergent pour révéler ce qui demeure invisible. À titre d’exemple, le masque Nimba de Guinée, reproduit dans un article de Georges Henri Rivière en 1926, reflète le dialogue entre l’inconscient des surréalistes et la découverte d’un art “autre”, plaçant l’objet ethnographique au cœur des débats sur la définition de l’art.

Masque féminin, Guinée, Afrique. © Musée du quai Branly – Jacques Chirac / Photo Claude Germain
Cadavres exquis
Né dans le contexte artistique surréaliste, le “cadavre exquis” est d’abord un jeu littéraire ou graphique, fondé sur l’assemblage fortuit de mots ou d’images. Transposé à l’objet, il donne naissance à des rapprochements insolites et poétiques. Dans l’exposition, on découvre comment l’esprit du collage influence la mise en page des revues d’avant-garde, qui juxtaposent photographies d’objets archéologiques, masques ethniques et créations modernes. Cette confrontation fait éclater les catégories traditionnelles et propose une lecture nouvelle, parfois déconcertante, de l’objet.
Double musée
Le concept de “double musée” se développe pendant l’entre-deux-guerres pour répondre aux enjeux d’accumulation et de présentation des collections. La Conférence de Madrid de 1936, par exemple, suggère de distinguer deux approches muséographiques : l’une, spectaculaire et destinée au grand public ; l’autre, davantage conçue pour les spécialistes, plus axée sur les besoins de recherche. Cette séparation entre l’œuvre d’art et le simple document met en évidence les tensions muséales de l’époque. Comment un objet, parfois issu d’une culture populaire ou banale, se voit-il érigé au rang d’œuvre d’art ? Et de quelle manière l’exposer au public ? Autant de questions essentielles qui traversent encore les pratiques muséales actuelles.

L'Objet invisible, Alberto Giacometti, 1934-1935. © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2024
L’ŒUVRE EMBLÉMATIQUE : L’OBJET INVISIBLE D’ALBERTO GIACOMETTI
En préambule de ces quatre sections, l’exposition présente L’objet invisible d’Alberto Giacometti. Selon André Breton, Giacometti aurait achevé le visage de cette sculpture grâce à un masque militaire trouvé par hasard, soulignant ainsi le rôle central de la sérendipité dans le processus créatif. L’intitulé L’objet invisible évoque ce qui demeure imperceptible à première vue : l’inconscient, l’inexploré ou le refoulé, autant d’aspects que seule une “fouille” attentive peut mettre au jour.
POURQUOI ALLER VOIR L’EXPOSITION "OBJETS EN QUESTION" AU MUSÉE DU QUAI BRANLY ?
L’exposition Objets en question propose une plongée unique pour les passionnés d’art, d’histoire et de culture :
Une immersion dans l’avant-garde de l’entre-deux-guerres : Explorez une époque où l’avant-garde artistique se nourrissait des découvertes archéologiques et ethnologiques, ouvrant de nouvelles voies de réflexion encore d’actualité.
Des œuvres emblématiques et des pièces rares : De L’objet invisible d’Alberto Giacometti jusqu’à la statuette cycladique du IIIᵉ millénaire avant notre ère, en passant par le masque Nimba de Guinée, vous admirerez des artefacts d’une grande diversité, présentés avec une scénographie riche en échos visuels.
Un questionnement renouvelé sur la notion d’art : À travers les quatre “constellations” (Terrains, Fouilles, Cadavres exquis, Double musée), l’exposition interroge la fonction et la valeur des objets, que ceux-ci proviennent d’un site archéologique, d’un atelier d’artiste ou d’un marché aux Puces.
Un écrin architectural exceptionnel : La Galerie Marc Ladreit de Lacharrière, conçue par Jean Nouvel, offre un espace dédié à des expositions novatrices, où l’architecture se met au service d’une expérience muséale immersive.
Un rendez-vous à ne pas manquer : L’entre-deux-guerres demeure une période charnière pour comprendre l’évolution des musées, de l’art moderne et du surréalisme. Objets en question constitue une occasion précieuse pour saisir les enjeux qui continuent de nourrir la réflexion autour du statut de l’objet d’art.
Amateurs de surréalisme, passionnés d’histoire de l’art ou simples curieux, ne manquez pas ce rendez-vous au Musée du Quai Branly. Réservez dès maintenant votre billet afin de découvrir Objets en question : une exploration fascinante de la manière dont l’art, la recherche scientifique et la curiosité partagée transforment notre regard sur le monde. Venez expérimenter, du 11 février au 22 juin 2025, la subtile frontière entre l’objet ordinaire et l’œuvre d’art. Peut-être ferez-vous, au détour d’une vitrine ou d’une photographie d’archive, la trouvaille qui changera votre perception ?!
Y ALLER :
Adresse : 37 Quai Jacques Chirac, 75007 Paris
HORAIRES :
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- de 10h30 à 19h du mardi au dimanche (fermé le lundi)
- nocturne le jeudi jusqu'à 22h
- ouverture tous les lundis des vacances scolaires toutes zones (sauf juillet et août)
TARIFS :
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- Tarif normal : 14 €
- Billets gratuits sur place : -18 ans, visiteurs handicapés, détenteurs Pass Education
- Billets à tarif réduit sur place pour les citoyens de l'UE -26. Autres tarifs réduits disponibles sur le site du musée.
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